Vacances «tout inclus» : pourquoi vous devrez quand même sortir votre carte

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C’est la formule préférée des Français, qui permet au vacancier de maîtriser son budget et son programme. Attention toutefois à bien choisir, car les séjours n’incluent pas toujours le voyage, ni les repas ou encore les activités.

Le «tout inclus» a la cote chez les vacanciers français. «La formule rencontre de plus en plus de succès, constate Vincent Muller, directeur général de Sowell, un spécialiste de l’hébergement hôtelier. Et ce à la fois pour des raisons financières, car elle permet de maîtriser son budget alors que le coût de la vie augmente, et de confort, puisque sans les courses et les repas à préparer ou encore les activités à planifier, on profite vraiment de son séjour. De plus, le all-inclusive répond à l’évolution des habitudes, avec une augmentation des séjours plus courts, de quatre à cinq jours». Une tendance qui fait le bonheur de ce groupe de 35 établissements essentiellement implantés dans le sud-est de la France: 29 d’entre eux ne proposent que des séjours en formule tout inclus.

C’est son fondateur Jean-Paul Schaeffer, toujours aux commandes, qui a décidé en 1985 de décliner à sa façon la formule «all-inclusive» popularisée notamment par le Club Med. Chez nous, pas de vols en avion, car les séjours sont en France et les vacanciers viennent majoritairement en voiture», stipule le dirigeant Chez Sowell, le petit déjeuner, le déjeuner que l’on peut emporter sur les pistes l’hiver ou lors d’une randonnée l’été, un goûter, le dîner et les boissons du bar. «Nous proposons des buffets composés à 60% de produits identiques à tous nos hôtels et résidences, mais aussi des produits locaux. Les repas coûtent maximum 65 euros par adulte par jour, ce qui est très économique, sans compter l’hébergement, dont les prix varient selon la saison et la destination, et les activités autres que celles de nos établissements, telles que la pétanque et la piscine, et qui sont proposées par des partenaires à des tarifs remisés», détaille Vincent Muller.

Des formules selon les budgets

En République dominicaine 99% des séjours vendus sont des formules tout compris.
Filippo Carlot – stock.adobe.com

De plus en plus d’agences de voyages et d’hôteliers mettent en avant leurs offres tout-inclusives, mais en y ajoutant leur patte. Alors que cette formule comprend historiquement le vol à bord d’un charter ou une ligne régulière, l’hébergement, les transferts, les repas et les activités, on en trouve aujourd’hui pour tous les budgets et toutes les envies. «Nous notons un attrait nouveau pour le séjour tout inclus depuis un an et demi, car c’est rassurant de savoir à l’avance combien on débourse et très pratique à plusieurs, car nos clients partant en famille ou en groupe, explique Mélanie Lemarchand, responsable de Lidl Voyages, dont 80% de l’offre est composée de séjours tout inclus. La formule historique avec vol a encore tout son sens pour les séjours à l’étranger, des vacances avant tout passées en bord de mer. Ainsi, pour la République dominicaine 99% des séjours vendus sont de ce type, la Tunisie à 95%, la Turquie à 80%, tout comme l’Égypte à 70% en raison notamment des croisières sur le Nil », détaille-t-elle. Pour d’autres destinations, elle plaît moins : aux Canaries, aux Baléares comme sur les îles grecques, c’est la demi-pension qui est plébiscitée en raison des excursions.

« Là où le tout inclus se développe énormément, c’est sur les campings. Nous travaillons déjà avec plusieurs réseaux, dont Maeva et Belambra, mais élargissons l’offre, car nous souhaitons promouvoir les vacances en France. Ce sont des séjours sans transport, nos clients bénéficiant en revanche d’offres exclusives, comme pour les destinations étrangères, toutes les semaines », explique la fondatrice de la branche voyages du distributeur. Parmi les réseaux de campings développant le « tout compris », citons Yelloh Village. Si l’accès « gratuit et illimité » aux parcs aquatiques et aux animations est la norme, il existe des services « haut de gamme » à la carte ou, là aussi, tout inclus en optant pour la catégorie premium. Ainsi, pas besoin de faire le ménage de son mobile home en fin de séjour, en déboursant 95 euros, ni de surcharger la voiture, les équipements bébé sont loués, 6 euros par nuit, tout comme les draps et les serviettes, à 18 euros et 12 euros. On peut même s’épargner les pâtes cuites au réchaud en optant pour la demi-pension voire les voisins bruyants en choisissant son emplacement ou deux hébergements côte à côte. Un supplément facturé en revanche minimum 40 euros par séjour.

Nerf de la guerre : le transport

Il n’est pas si évident d’imaginer séjours bas carbone tout compris.
Valerii Honcharuk – stock.adobe.com

« Le tout compris est traditionnellement synonyme de séjours très carbonés, car la quasi-totalité ont lieu à l’étranger où on se rend en avion », appuie Guillaume Jouffre, PDG de GreenGo, une plateforme qui promeut des vacances plus écologiques. Et d’expliquer pourquoi il n’est pas si évident d’imaginer séjours bas carbone tout compris. GreenGo expérimente actuellement l’ajout d’activités, surtout sportives et bien-être, autour des lieux de vacances, mais le nerf de la guerre est le transport. À l’image des organisateurs de la célèbre course du Mont Blanc, qui réserve en 2025 des dossards aux participants venant en train, «certains de nos hébergeurs engagés proposent eux-mêmes une réduction aux vacanciers se déplaçant en train, mais nous souhaitons aller au-delà. Pour proposer des packages maximisant le plaisir pour un minimum d’impact, il y a des barrières technologiques à lever, car les opérateurs n’ont pas l’habitude, contrairement aux compagnies aériennes. De plus, il faut que tout le monde s’y retrouve : le transporteur, l’hébergeur, l’agence de voyages, qui a bien plus de contraintes à gérer qu’en proposant l’hébergement seul, et le consommateur, pour qui le tout compris est aussi synonyme de tarif remisé, au moins de 10%», détaille-t-il.

 

Le mot tout inclus évoque l’abondance des buffets à volonté et les voyages en groupe.

Estelle Verdier-Watine, PDG de Decathlon Travel

Une maxime qui ne vaut pas pour tout le monde. «Nos clients disent aimer le tout compris davantage pour l’absence de charge mentale lorsqu’on a un programme défini plus que pour la maîtrise du budget. On leur fait gagner du temps en démocratisant le voyage d’aventures, témoigne Estelle Verdier-Watine, PDG de Decathlon Travel.

L’agence des magasins de sport interprète, elle aussi, à sa façon : le mot tout inclus évoque l’abondance des buffets à volonté et les voyages en groupe. Ce n’est pas l’attente de nos clients, qui préfèrent passer une nuit spartiate dans un refuge. Mais ils apprécient de ne pas devoir le réserver. Ou de pouvoir randonner léger car les bagages sont transportés au bivouac suivant, où le repas les attend. Pour des séjours en pleine nature, il est tout simplement impossible d’emporter des sandwichs pour une semaine », rit-elle. Avec ses partenaires qui assurent les treks en kayak, à vélo ou encore à cheval, la plateforme travaille sur des offres plus modulables. « C’est le tout compris, mais sur-mesure, pour ceux qui souhaitent prolonger leur séjour, ajouter une activité ou amener des proches qui ne pratiquent pas de sport », annonce-t-elle.

De plus en plus d’’établissements haut de gamme se lancent dans le tout compris.
Alexander Shalamov / BlueOrange Studio – stock.adobe.com

Le désir d’offrir un séjour unique, sur-mesure, est aussi ce qui motive des établissements haut de gamme à se lancer dans le tout compris. «Nous offrons à nos clients la possibilité d’adapter nos trois packages – bien-être, détox et énergie et vitalité- à leur guise, en ajoutant des options comme un coach sportif ou de modifier une formule dîner en déjeune, explique Frédérique Tellier, responsable commerciale de l’hôtel cinq étoiles Brindos à Anglet (Pyrénées-Atlantiques). Nous les avons appelés « bulles », car l’objectif de ces formules tout inclus, au contenu différent, est de faire profiter nos clients pleinement de la Maison, située au bord d’un lac privé dans un écrin de verdure, où on peut faire du pédalo autour des lodges flottants, déguster un chocolat chaud dans la chocolaterie ou bien profiter d’un massage au spa ».

Le séjour tout compris nouvelle génération a donc l’avantage de la pluralité, mais c’est aussi son grand inconvénient. Comme pour un contrat d’assurance, mieux vaut lire toutes les lignes de l’offre pour être certain que la nuit au refuge ou le cocktail au bord de la piscine ne vous restera pas en travers de la gorge.

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