Retour sur le discours de Ahmed Hachani au Parlement

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Le coup d’envoi des discussions du projet de la loi de finances 2024 et du budget de l’État a été donné au Parlement. La première séance plénière a été marquée par la présence, pour la première fois, du chef du gouvernement, Ahmed Hachani, sous la coupole du Bardo. Retour sur le discours du chef du gouvernement devant les députés, premier du genre après cent jours d’exercice. 


Face aux 144 députés présents à la plénière du vendredi 17 novembre 2023, le chef du gouvernement a pris la parole pour prononcer son discours. Ahmed Hachani a commencé son allocution en exprimant sa fierté de cette première prise de contact avec les députés à l’occasion des discussions du projet de la loi de finances 2024 et du budget de l’État. Il a, également, fait part de sa gratitude envers le président de la République pour la confiance qu’il lui a accordée, mettant en exergue l’harmonie qui caractérise leur relation afin de préserver l’unité de l’État.

« Dans ce contexte, le gouvernement s’engage à appliquer les politiques générales de l’État conformément aux orientations et aux choix fixés par le président de la République, ainsi qu’aux principes adoptés par la Constitution de 2022”, indique-t-il.

« Je vais prendre un instant pour vous dire que nous travaillons beaucoup. Ce qui m’importe, avec le président de la République c’est l’action et la réalisation, beaucoup plus que les paroles. Beaucoup ont dit que ce gouvernement ne communique pas. Cela n’est pas vrai, j’ai déjà parlé, notamment, en Algérie, mais pour moi cela reste secondaire, parce que la Tunisie a besoin de travail et de réalisations. Nous avons perdu beaucoup de temps, à cause de la dernière décennie. Les gens responsables durant cette décennie ont voulu nuire à la Tunisie, mais ils n’ont pas réussi. De toutes façons, ma conception c’est le travail avant tout. On parle des cent jours… Nous avons travaillé, nous avons agi et nous avons promulgué des lois. Mais avant tout, je veux vous dire qui je suis. Je suis juriste de la Banque centrale de Tunisie à la direction juridique. Cette carrière m’a permis de consulter tous les dossiers en rapport avec les rouages de l’État. Je suis marié et j’ai deux filles. Je veux me présenter et ne pas céder la parole aux réseaux sociaux. […] Je suis optimiste et je suis déterminé pour la réussite… Toutes les fonctions œuvrent pour la Tunisie. Il n’y a pas de plus beau pays que la Tunisie et je crois en ce pays. Certains parlent de crise et que le pays serait au bord de la faillite, mais nous avons une situation spéciale et difficile. Pour définir la situation, on parle des réserves en devises. La moyenne raisonnable est de 90 jours d’importation, aujourd’hui nous en sommes à 110 jours. En 1985, nous avons atteint -5 jours. Même si la Tunisie passe par des conditions inhabituelles, je reste persuadé qu’avec la conjugaison des efforts de toutes les forces vives nous allons surmonter ces étapes », souligne le chef du gouvernement.

Par ailleurs, il a indiqué que la Tunisie, comme tous les pays de la région et du monde, passe par des situations difficiles et fait face à des défis majeurs causés par une conjoncture mondiale ayant abouti à la hausse des prix des hydrocarbures et des matières premières. Il a, également, assuré que le changement climatique et le stress hydrique avaient impacté la sécurité alimentaire et hydrique à travers le monde. « D’autre part, vous savez pertinemment que la Tunisie a traversé des années de mauvaise gouvernance et de gestion, de hausse de l’endettement et de retard pour la mise en place des réformes, ce qui a entravé le redressement économique. Toutefois, la Tunisie a fait preuve de résilience grâce aux efforts des institutions de l’État, des partenaires sociaux et des acteurs économiques, outre le sens patriotique des Tunisiens et la stabilité politique instaurée depuis juillet 2021. Ainsi, le gouvernement poursuit son processus de réforme en collaboration avec le président de la République dans le cadre d’un État unifié, qui ambitionne à rétablir la confiance et retrouver l’espoir et la valeur du travail ». 

Le chef du gouvernement a poursuivi en assurant qu’il est convaincu de la pertinence de l’approche adoptée pour réaliser les aspirations des Tunisie. « Pour ce faire, nous avons adopté la vision de Tunisie 2035, basée sur un modèle de développement qui repose sur l’innovation, l’inclusion et la durabilité à travers les six axes suivants: développement régional équitable et réhabilitation territoriale inclusive, équité sociale, capital humain pilier de développement durable, économie du savoir moteur de la créativité, économie concurrentielle et diversifiée et au final, économie verte, économie bleue et économie circulaire ».

Il a, par la suite, enchaîné, en énumérant les réalisations du gouvernement, « Nous avons assuré une rentrée scolaire dans les meilleures conditions. Nous avons avancé dans la réalisation des projets de production de l’électricité à travers les énergies renouvelables, notamment, l’énergie solaire. Il y a aussi, l’adoption du projet de loi de la carte d’identité et du passeport biométriques conformément aux normes internationales, l’activation de la commission supérieure pour l’accélération des projets publics, mais aussi le parachèvement des consultations autour des projets de lois organisant l’inclusion financière et le Code de change. La révision de la loi n°89-9 du 1er février 1989 relative aux participations, entreprises et établissements publics ainsi que l’article 96 du Code pénal et l’article 411 du Code de Commerce, outre l’audit des recrutements et la consécration… J’ai beaucoup d’ambition et je veux que nous soyons les meilleurs ».

Le chef du gouvernement a indiqué qu’il va falloir parvenir à des solutions dans certains dossiers, notamment, celui des banques publiques et les filiéres de production alimentaire. « Je suis dans l’optimisme de combat. On maîtrise, mais il faut travailler. J’ai un problème parfois je réfléchis beaucoup, on me dit que j’en fais trop… Un jour nous partirons, et nous n’emporterons que nos actes. Aujourd’hui, j’estime que je suis chanceux…».

Revenant sur le PLF 2024, le chef du gouvernement a indique ce projet s’inscrit dans le cadre de la poursuite du programme nationale des réformes visant à rétablir les équilibres financiers à travers l’instauration d’un système consacrant l’équité fiscale et la lutte contre l’évasion fiscale. Ce projet vise à rationaliser les avantages fiscaux et à les orienter vers les secteurs prometteurs à l’instar de l’investissement dans les énergies renouvelables et l’économie verte et bleue. Ce projet veut consacrer le rôle social de l’État, l’accompagnement des classes vulnérables, la préservation de la paix sociale, tout en soutenant le secteur agricole.

Il a ajouté que la Tunisie a pu réaliser de bons indicateurs économiques et financiers, notamment, l’augmentation des réserves en devises, le paiement des dettes extérieurs honorant ainsi l’image de la Tunisie, la réduction de la tendance inflationniste, et l’amélioration de la balance commerciale. « Il est prévu que le taux de croissance va atteindre les 3% en 2024 et on va tout faire pour ! Nous sommes déterminés à réussir. Nous allons assurer l’inclusion financière en assurant la mobilité et en rapprochant les services publics aux citoyens dans les régions. En effet, l’absence d’inclusion financière engendrera forcément une exclusion sociale ». 

Par ailleurs, il a indiqué que la réussite de l’action gouvernementale est tributaire de la conjugaison des efforts de toutes parties intervenantes dans le respect de la volonté du peuple. « Nous sommes un pays démocratique et la liberté d’expression ne veut pas dire diffamation, qui tombe sous le coup de la loi. Il ne faut pas porter atteinte à l’honneur des gens ou les blesser par des propos indélicats. Personnellement, je ne lis plus, une fois j’ai lu, j’ai mal dormi ». 

Au final, il a indiqué que les réformes sont nécessaires à mettre en place sans toucher à la classe moyenne et démunie tout en préservant la paix sociale. Il a assuré que les réformes vont être mises en place sans qu’elles ne soient dictées par n’importe quelle autre institution. « Nous savons ce que nous devons faire… Nous sommes convaincus que la Tunisie est capable de surmonter cette étape difficile et de créer une nouvelle dynamique pour impulser les moteurs de l’économie ». 

Sarra Hlaoui

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