Mort de Zakaria à Romans-sur-Isère : trois mises en examen, déroulé précis de l’agression… le point sur l’enquête

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L’enquête avance. Les trois principaux suspects placés en garde à vue après la mort de Zakaria, 15 ans, poignardé à mort mardi à Romans-sur-Isère (Drôme) ont été mis en examen ce vendredi, a indiqué Me Ivan Flaud, l’avocat du père et du mineur. Un quatrième suspect devait être présenté au juge.

L’enquête sur la mort de l’adolescent de 15 ans avait été requalifiée en meurtre avec préméditation après le placement en garde à vue jeudi du père et de ses deux fils. Le père et son fils mineur se sont rendus à la police jeudi dans la soirée. Quelques heures plus tôt, un autre fils, âgé de 26 ans et soupçonné d’être l’auteur du coup de couteau mortel, s’était lui aussi présenté à la police.

Que risquent les suspects ?

L’auteur présumé du coup mortel, âgé de 26 ans, est mis en examen du chef d’assassinat (meurtre avec préméditation), mais pas les trois autres. Il dit avoir frappé « au hasard ». Mais, selon le parquet, cette version est toutefois « peu compatible avec les constatations médico-légales et les témoignages ». Le père, âgé de 59 ans, « à l’origine de l’expédition punitive » est de son côté mis en examen pour complicité d’assassinat. Devant les enquêteurs, il a « minimisé » son rôle. Il a affirmé ne pas avoir vu le coup mortel porté par son fils majeur.

 

Le fils de 16 ans, « qui a accepté de frapper, à la demande du père », est quant à lui mis en examen pour violences volontaires avec préméditation. Il aurait eu un « conflit violent et filmé » avec un jeune de son âge. Mardi soir, il est venu se venger, accompagné donc de membres de sa famille. Enfin, la quatrième et dernier homme, âgé de 27 ans et gendre du père de famille, qui a « conduit le véhicule menant les trois hommes au quartier de la Monnaie et qui a participé à leur fuite », est mis en examen pour complicité d’assassinat. Il a reconnu sa participation dans l’expédition et aurait eu un « rôle très actif » dans la fuite de la famille.

Le parquet a demandé le placement des trois majeurs mis en examen, âgés de 26 à 59 ans, ainsi que le placement en centre éducatif fermé sous contrôle judiciaire du mineur de 16 ans.

 

Le père de famille, un ancien technicien de maintenance « jamais condamné de sa vie », s’était rendu dans le quartier de la Monnaie pour mettre fin au harcèlement scolaire dont était victime un autre de ses fils, plus jeune, a assuré vendredi soir son avocat, Maître Ivan Flaud, à l’AFP. Il y est allé « sans aucune intention belliqueuse », a assuré son avocat. « On ne lui reproche rien concernant le décès du mineur », a encore fait valoir Maître Flaud.

Quel est le profil de la victime ?

L’adolescent de 15 ans n’était pas connu des services de police ni de la justice. Son père a confirmé qu’il n’avait aucune implication dans le différend qui a éclaté dans le quartier de la Monnaie. « Mon fils n’a rien à voir avec ça », a-t-il assuré sur la radio RTL, décrivant « un gars gentil » en contrat d’apprentissage dans le bâtiment. « Les gars se sont disputés, mon fils a voulu les séparer, c’est tout. (…) Et d’un coup l’autre a planté un couteau, a décrit Driss auprès de la radio. C’est terrible, c’est trop pour moi. »

Une autopsie n’a montré « aucune trace de défense ou de lutte » mais « une seule et unique blessure compatible avec une entrée d’arme blanche » qui s’est enfoncée « d’environ 20 centimètres dans le corps de la victime », a indiqué le procureur.

Le peintre en bâtiment de 49 ans, père de quatre autres enfants, a aussi assuré au Figaro que son fils était « innocent », qu’il « ne traînait pas dans le trafic de stupéfiants » et que le drame n’était « pas un règlement de compte ». Il a aussi expliqué que Zakaria « n’était plus depuis longtemps à la Monnaie tous les jours », travaillant dans une entreprise de bâtiment « à la frontière suisse ». « S’il y a encore gardé quelques amis, il n’a rien à voir avec ce différend », a-t-il pointé.

VIDÉO. Mort de Zakaria à Romans-sur-Isère : « C’est un nouveau coup dur pour la ville » déplore la maire

Les obsèques de l’adolescent se déroulent au Maroc, a également indiqué son père. Une cagnotte a été ouverte pour financer les « frais funéraires », « à la demande de sa famille ». Elle s’élève ce vendredi matin à plus de 3200 euros. « Ensemble, nous pouvons apporter un peu de réconfort à cette famille dans cette période sombre », est-il écrit en description.

« C’est une famille tranquille, discrète, sans histoire. Je ne comprends pas. Leur fils était intégré, en apprentissage dans le bâtiment. Ça n’a rien à voir avec une histoire de dealer », a aussi décrit Khader, un père de famille qui connaissait les proches de Zakaria, auprès du Parisien. L’adolescent « essayait toujours de régler les problèmes, ne cherchait pas la bagarre », a également assuré un ami du jeune. La victime était « un jeune tout à fait ordinaire », a confirmé mercredi auprès de l’AFP la maire Marie-Hélène Thoraval, déplorant un « un nouveau coup dur pour la ville ».

Quelles sont les réactions sur place ?

Le quartier de la Monnaie s’était en effet déjà retrouvé sous les feux de l’actualité à la suite du décès de Thomas, un lycéen de 16 ans mortellement blessé en novembre à la fin d’un bal de village à Crépol, à une vingtaine de kilomètres de Romans-sur-Isère. L’enquête n’a pas permis d’identifier l’auteur du coup de couteau qui l’a tué. Certains des mis en examen pour « homicide volontaire en bande organisée » sont originaires de la cité de la Monnaie.

 

Le drame avait suscité une forte émotion dans la région et mobilisé l’ultradroite sur le thème de la sécurité, des quartiers sensibles et de l’immigration. « Des fascistes étaient venus pour en découdre. Être de nouveau sous le feu des projecteurs pour des coups de couteau, c’est terrible. On va continuer à être stigmatisés », a déploré un habitant du quartier de la Monnaie auprès du Parisien.

Marie-Hélène Thoraval a indiqué au Figaro qu’elle se rendra ce vendredi dans la cité. « Je ne cherche pas à stigmatiser le quartier, bien au contraire. Je constate qu’une minorité impose ses règles. On ne peut pas y arriver s’il n’y a pas de mobilisation à l’intérieur du quartier et sans la volonté des habitants », a appuyé l’édile.

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6 réflexions sur “Mort de Zakaria à Romans-sur-Isère : trois mises en examen, déroulé précis de l’agression… le point sur l’enquête”

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