Malgré un ensoleillement exceptionnel, la Tunisie peine à exploiter pleinement son potentiel solaire. Alors que le pays bénéficie d’une irradiation solaire considérable, sa capacité solaire installée demeure relativement faible.
Cette situation soulève des questions cruciales sur les retards accumulés et les mesures entreprises par le gouvernement pour raviver l’intérêt des investisseurs et des développeurs dans le secteur.
Dépendance du gaz naturel
En 2022, les énergies renouvelables représentaient seulement 1,1% de la consommation d’énergies primaires en Tunisie. Une réalité alarmante alors que le pays dépend majoritairement du gaz naturel, dont plus de la moitié est importée, engendrant une menace pour la sécurité énergétique et pesant lourdement sur le budget de l’État.
Pourtant, le potentiel solaire tunisien est colossal, estimé entre 340 et 844 GW par l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Énergie (ANME). Malgré cela, le déploiement de l’énergie solaire reste en deçà des attentes, mettant en danger la diversification du mix énergétique et la réduction de la dépendance aux importations.
Plan ambitieux mais difficilement atteignable
En réponse à cette situation, la Tunisie a initié en 2015 son Plan Solaire Tunisien (PST), visant à produire 35% de l’électricité à partir des énergies renouvelables d’ici 2030. Ce plan ambitionne une capacité renouvelable installée de 3 815 MW, dont 1 510 MW pour le photovoltaïque.
Le PST implique des investissements massifs, estimés à 6 milliards d’euros pour le déploiement des énergies renouvelables, dont 2,3 milliards d’euros pour les projets photovoltaïques. Ces fonds doivent provenir d’un partenariat public-privé, ainsi que de la coopération internationale.
Cependant, malgré ces objectifs ambitieux, la réalité peine à suivre le rythme prévu. La capacité renouvelable actuellement installée en Tunisie avoisine à peine les 500 MW, loin des 3 815 MW visés. Cela soulève des interrogations sur la capacité du pays à atteindre ses objectifs dans les délais impartis.
Des mesures concrètes sont essentielles
Pour stimuler la filière solaire, des mesures concrètes sont essentielles. Il est crucial d’attirer davantage d’investisseurs, de simplifier les procédures administratives, de garantir des mécanismes de soutien financier et de renforcer les partenariats internationaux pour mobiliser les ressources nécessaires.
De plus, l’éducation et la sensibilisation sur les avantages écologiques et économiques des énergies renouvelables doivent être renforcées pour encourager l’adoption généralisée de ces technologies.
Bien que la Tunisie possède un potentiel solaire énorme et un plan ambitieux pour les énergies renouvelables, le décollage de la filière solaire reste en suspens. Une action coordonnée, une volonté politique forte et des efforts conjoints entre les secteurs public et privé sont nécessaires pour réaliser pleinement ce potentiel et assurer un avenir énergétique durable pour le pays.
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