Lucas Pialot / Le Figaro
ENTRETIEN – Dans son dernier livre, agrémenté de documents rares, l’essayiste et historien égyptien décrypte la postérité dans le monde arabe du général devenu empereur.
Ancien journaliste, longtemps correspondant à Paris du grand quotidien égyptien al-Ahram, aujourd’hui historien, membre de l’Institut d’Égypte, Ahmed Youssef est, selon Jean Tulard, grand maître des études napoléoniennes, le spécialiste incontesté de la campagne d’Égypte, commencée en 1798. Auteur de plusieurs ouvrages, notamment d’un Bonaparte et Mahomet (Le Rocher, 2003), il publie, ces jours-ci, Bonabarta, un livre très documenté, avec ce sous-titre en forme d’interrogation: Napoléon, une passion arabe? (Passés composés).
LE FIGARO. – Vous écrivez qu’un «imaginaire grandiose relatif à Napoléon s’est installé chez les Arabes». Quand cet intérêt est-il né?
Ahmed YOUSSEF. - Cet intérêt est né dès le lendemain du départ de l’armée de Bonaparte, en 1801. Son passage en force et son triomphe contre les Ottomans et les Mamelouks ont été les premiers actes libérateurs des Arabes. L’occupation ottomane, qui durait depuis 1516 et qu’on pensait imposée par la volonté de Dieu – le sultan était aussi…
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