Sa Majesté des Mouches de William Golding par Aimée de Jongh: une colonie de Robinsons

Il y a d’abord le paysage, le vert de hautes futaies tendues vers le bleu du ciel, la roche au-dessus de laquelle planent des rapaces, le sable que caresse une eau de mer transparente, deux tortues qui se dandinent. L’aube du monde. Et voici que surgissent deux mains, un pied, et bientôt le corps entier d’un jeune garçon vêtu comme un écolier anglais qui s’extirpe de la forêt, arrive sur la plage et se découvre seul sur une île. Mais pas pour longtemps…

Car le roman fameux de William Golding, Sa Majesté des Mouches, magnifiquement adapté ici par Aimée de Jongh, imagine qu’il n’y a pas un seul Robinson, mais une vingtaine de garçons rescapés d’un accident d’avion dans le Pacifique.

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Dans cette histoire, point de Vendredi incarnant la bonté de l’homme à l’état sauvage. C’est une autre forme de sauvagerie qui se révélera, une sombre pulsion intérieure, à laquelle presque tous les personnages céderont ou seront tentés de céder. Et, pourtant, ce ne sont que des enfants, des garçons de 6 à 12 ans…