Retraite à 65 ans, moratoire sur l’immigration, baisse des impôts… Ce que proposait Michel Barnier en 2021

Partager


Candidat à la primaire de LR pour la présidentielle de 2022, l’ancien commissaire européen nommé ce jeudi premier ministre voulait redresser les finances publiques, affichant un programme libéral.

Il se définit comme «un gaulliste social». Michel Barnier, nommé premier ministre par Emmanuel Macron ce jeudi 5 septembre deux mois après les élections législatives, devra «constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays». Une coalition à bâtir, mais sur quel programme ? Si le nouveau chef du gouvernement ne s’est pas exprimé dans l’immédiat après sa nomination, l’ancien commissaire européen avait défendu une politique économique libérale, ferme sur les sujets régaliens, lors de sa campagne pour la primaire de la droite en 2021 – il avait terminé troisième. Tour d’horizon de ses principales propositions à l’époque.

La retraite à 65 ans

Dénonçant le dérapage des dépenses publiques lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Michel Barnier prônait fin 2021 «une stricte trajectoire d’économies, une gestion enfin saine et de maîtrise de la dette». «Je ne prendrai pas l’engagement irréaliste de revenir à l’équilibre budgétaire en cinq ans mais celui de mettre en place sans délai des réformes courageuses», précisait-il dans un entretien au Point . Première d’entre elles : «le passage à la retraite à 65 ans» , soit un programme plus ambitieux que la réforme adoptée par la majorité macroniste en 2023. Désormais au pouvoir, il ne proposera probablement pas de l’abroger, comme le réclame la gauche.

Réductions d’impôts

Pour stimuler le «retour du travail et de l’activité, (…) clé de la croissance», il préconisait de réduire les impôts de production de 10 milliards d’euros, et de baisser les charges sociales sur les salaires intermédiaires, de 1,6 à 2,5 smic. «Tout cela coûte cher, je le sais, reconnaissait-il. Mais faire le pari du retour du travail et de l’activité, c’est la clé de la croissance.» Il prévoyait également d’augmenter les salaires dans les «services publics essentiels de la santé et de l’éducation». C’était avant le dérapage du déficit, qui a atteint 5,5% du PIB en 2023.

 »
data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js »
>

Réduction des dépenses publiques

Michel Barnier voulait, en 2021, réduire les dépenses publiques. Il plaidait pour une «plus grande efficacité de l’État» et des collectivités locales, «notamment pour éliminer tous nos doublons administratifs». Pour financer ses baisses d’impôts, il comptait aussi sur la lutte contre la fraude sociale, notamment à l’Assurance maladie, et proposait pour ce faire de remplacer toutes les cartes Vitale par des cartes biométriques, affirmant que cela permettrait d’«économiser des sommes considérables» en supprimant un «véritable nid de fraudes».

Immigration : un «moratoire […] de trois à cinq ans»

L’ancien commissaire européen avait défendu des positions très fermes sur l’immigration et la sécurité : «On ne répare rien, on ne construit rien sans sécurité et si ce sont les passeurs et les juges qui décident qui peut entrer en France et qui peut y rester»affirmait-il dans nos colonnes en novembre 2021. Michel Barnier proposait en conséquence un «moratoire» sur l’immigration de trois à cinq ans : cette «pause» serait un «préalable à la reprise en main de notre politique migratoire», expliquait-il. Dans cette optique, le candidat voulait «cesser les régularisations inconditionnelles des sans-papiers», «accélérer le parcours du demandeur d’asile», durcir les critères du regroupement familial, et réduire la délivrance des visas long séjour. Il souhaitait par ailleurs un «référendum sur l’immigration».

Il avait en outre surpris, voire choqué, jusque dans son camp, en prônant un référendum pour permettre de retrouver une «liberté de manœuvre» en matière d’immigration, suggérant ainsi que la France devrait s’affranchir des règles garanties par les instances juridiques de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. Critiqué, l’intéressé avait fustigé des «cris d’orfraie» et une «mauvaise polémique», et maintenu qu’en matière d’immigration, «si on ne change rien, il y aura d’autres Brexit».

Institutions : pas de 6e République

Dans un entretien au Point, l’ancien ministre se montrait opposé à un bouleversement profond des institutions, refusant ainsi d’aller vers une «révolution institutionnelle», comme le souhaite par exemple La France insoumise. «bien des maux résultent de la gouvernance actuelle, non des institutions. On ne va pas se diviser sur les débats institutionnels, pas plus que sur les sujets de société», cinglait-il.

Énergie : opposé aux éoliennes

Sur le dossier de l’énergie, Michel Barnier assurait, comme Emmanuel Macron, vouloir relancer le nucléaire et investir dans les énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, la biomasse et l’hydraulique. Il s’en était toutefois pris à l’éolien, qui ferait, selon lui, «beaucoup de dégâts».

Social : charge contre «l’assistanat»

Reprenant un mantra classique de la droite, l’ancien ministre disait vouloir «encourager le travail et le mérite, au détriment de l’assistanat», notamment en suspendant les allocations chômage «après deux refus d’une offre raisonnable». Il se déclarait toutefois «beaucoup plus soucieux» du dialogue social que le président Emmanuel Macron et plaidait pour l’instauration d’une «allocation sociale unique plafonnée […] pour que le cumul des aides sociales en cas d’inactivité soit toujours inférieur au salaire qu’on pourrait toucher en travaillant».



#Retraite #ans #moratoire #sur #limmigration #baisse #des #impôts.. #proposait #Michel #Barnier

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut