Parallèlement à l’intensification des raids et bombardements israéliens sur la bande de Gaza, plusieurs pays ont contesté les crimes commis par l’État juif en rappelant leurs envoyés à Tel Aviv. D’autres ont révisé leurs relations avec Israël en signe d’opposition au génocide perpétré contre les gazaouis.
Les pays d’Amérique latine ont été les premiers à entreprendre la démarche. A la mi-octobre, la Colombie a sonné le glas de ses relations avec Israël. Le pays a annoncé la suspension de ses relations avec l’État hébreu et a rappelé son envoyé à Tel Aviv notant qu’il ne pourrait soutenir le génocide. La Colombie a aussi exhorté les pays d’Amérique latine à faire de même en signe de solidarité.
La Bolivie a vite répondu à cet appel en annonçant le 31 octobre la rupture de ses relations diplomatiques avec Israël. Elle a rappelé son ambassadeur et accusant l’État juif de crimes de guerre.
Un jour plus tard, c’était au tour du Chili de dénoncer l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Le pays a rappelé son ambassadeur en Israël pour consultations avançant des violations du droit humanitaire international.
Le Honduras aussi a décidé de même. Vendredi 3 novembre, le ministère des Affaires étrangères a annoncé le rappel de son envoyé à Tel Aviv condamnant les nombreuses violations du droit international commises par Israël dans le contexte de la guerre qu’il mène à Gaza.
La Turquie a rejoint le mouvement samedi 4 novembre 2023. Dans un bref communiqué publié sur son site, le ministère des Affaires étrangères a annoncé le rappel pour consultations de l’envoyé turc à Tel Aviv « au vu de la tragédie humanitaire qui se déroule à Gaza à cause des attaques continues d’Israël contre les civils et du refus d’Israël de répondre aux appels à un cessez-le-feu et à l’acheminement continu et sans entrave de l’aide humanitaire ».
Le monde arabe reste lui inactif, sauf la Jordanie et le Bahreïn. Les deux royaumes ont rappelé leurs ambassadeurs. Le Royaume hachémite a été le premier à le faire, le 1er novembre. Il a, également, notifié Israël de ne pas renvoyer son ambassadeur. L’ambassade d’Israël à Amman a, rappelons-le, été attaquée par des manifestants le 7 octobre au début de l’offensive israélienne sur la bande de Gaza. Des dizaines de milliers de personnes ont investi les rues de la capitale jordanienne en soutien aux Palestiniens.
Après la Jordanie – signataire d’un traité de paix avec Israël depuis 1994 – le Parlement bahreïni a décidé le rappel de l’ambassadeur du pays en Israël ainsi que la rupture des relations économiques du Royaume avec l’État hébreu réaffirmant ainsi la position historique du pays et son soutien au peuple palestinien. La décision du Parlement – non contraignante – n’a pas été encore confirmée par le gouvernement bahreïni.
Le Bahreïn fait partie, rappelons-le, des pays qui ont signé les accords d’Abraham. En octobre 2020, soit un mois après la signature à la Maison Blanche de ces accords de normalisation, le Bahreïn et Israël ont officiellement formalisé leurs relations diplomatiques.
Les accords d’Abraham sont deux traités de paix signés d’un côté entre le Bahreïn et Israël et de l’autre entre les Émirats arabes unis et Israël sous l’égide des États-Unis alors présidé par Donald Trump.
Les accords de normalisation incluent aussi le Maroc. Le Royaume chérifien – ayant toujours eu d’importantes relations avec Israël – a officialisé ses liens diplomatiques avec l’État juif en décembre 2020.
Le Soudan aussi a rejoint le groupe et s’est mis d’accord avec Israël, début 2023, pour faire avancer le processus de normalisation. Le pays gouverné par le général Abdel Fattah Al Burhane, depuis le putsch du 25 octobre 2021, a fini par céder après une longue résistance à la normalisation avec l’État hébreu. L’ancien chef d’État soudanais, Omar Al-Bachir, soutenait ouvertement le Hamas et était, de ce fait, un grand ennemi d’Israël.
Par la signature d’un accord de paix entre Khartoum et Tel Aviv, le Soudan deviendra le sixième pays arabe à entretenir des relations officielles avec Israël. L’Égypte était la première à le faire en 1978. Ont suivi la Jordanie en 1994, puis les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc en 2020.
Un autre processus de normalisation diplomatique devait continuer avec l’Arabie saoudite, mais a été interrompu avec l’éclatement des affrontements entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens de résistance dans la bande de Gaza. Le rapprochement qui était alors en marche entre Tel Aviv et Riyad a été freiné.
N.J