Le ballet des mouettes et des goélands constelle le paysage de coucher de soleil au-dessus de la plage de Cabourg. Un cadre idyllique pour le Dîner sur la digue et quelque 6 000 convives. « Toutes ces grandes tables, c’est convivial et sympa. Un grand pique-nique », sourit une habituée de l’événement de plein air. « C’est la plus grande table d’Europe. 2,8 km de tables », sourit le maire Emmanuel Porcq.
Depuis 2003, le Dîner sur la digue a pris ses quartiers dans la fin d’été cabourgeaise, peu importe la météo. Ce samedi 24 août, l’humide mois d’août normand a d’ailleurs donné des sueurs froides jusqu’à tard dans l’après-midi. La pluie s’est arrêtée à temps mais pas le vent frais. « Tous les ans, on prévoit toutes les tenues », s’amuse une famille. D’autres multiplient les allers-retours vers la voiture pour se vêtir d’une couche supplémentaire. Mais les caprices de la météo n’affectent pas l’ambiance.
« On a réservé en juillet »
Alors que la nuit tombe, les enceintes portables sortent du bois. Partout, le long de la promenade, de petites touches musicales émanent de cercles familiaux, amicaux, associatifs. L’événement est ouvert à tous, porté par une croissance folle. Anne et Murielle se souviennent : « Au début, on apportait nos tables et nos chaises, on n’était pas nombreux. » Environ 600. Vingt-et-un ans plus tard, « papy Christian a fait deux heures et quart de queue fin juillet pour réserver », plaisantent Roxane et Guillaume. Ces derniers viennent de l’Eure et de la Seine-Maritime voisines chaque année, pour une soirée sans fin : « On part après le départ des tables ! On avait fini sur la plage pour le dessert », rient-ils.
Des perruques colorées, des costumes Belle époque en référence à l’âme de la cité de la côte fleurie et même… un hommage aux libérateurs de la ville avec la présence de descendants de soldats de la Brigade Piron, l’unité belgo-luxembourgeoise. Les histoires et les menus s’entremêlent sur la digue. Tout le monde apporte ses plats. Les commerçants jouent aussi le jeu. « En grandissant, le dîner a gardé son identité festive et conviviale, salue le maire, malgré le vent ! » Reste qu’il faut désormais jouer un peu des épaules pour chiper la précieuse réservation afin de profiter du coucher de soleil et du ballet des oiseaux, par tous les temps.
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