Macroéconomie, politique monétaire, phénomènes de marché: chaque semaine, le Figaro Patrimoine et Bourse propose l’éclairage d’un professionnel de la finance.
L’«effet Tanguy» serait-il devenu une thématique d’investissement? Tel est l’avis de John Plassard, stratégiste pour la banque suisse Mirabaud. Pour mémoire, il s’agit d’une référence à un film de 2001 dans lequel le personnage principal, Tanguy, habite toujours chez ses parents à 28 ans.
Plus de la moitié des jeunes américains sont des Tanguy
Quelques statistiques, cette fois aux États-Unis: la proportion des Américains de 25 à 35 ans vivant comme Tanguy est passée de 17 % en 1940 à presque 7 % en 1970. Puis elle est remontée à 17 % en 2022, au point que «plus de 50 % des jeunes adultes [vivent] encore chez leurs parents». Ce que le spécialiste qualifie de «vie multigénérationnelle» et de «phénomène de société».
Principale cause: les prix de l’immobilier
Quelles en sont les raisons? D’abord le prix de l’immobilier, qui a continué de monter, de même que les taux d’intérêt ces dernières années: «le revenu nécessaire pour s’offrir un logement au prix médian a augmenté de 60 % depuis janvier 2022», d’où une crise de l’habitat.
Autres explications: les prêts étudiants qui, outre-Atlantique, pèsent lourd et obèrent plus longtemps la capacité financière des jeunes Américains, et enfin l’incertitude économique, sur l’emploi notamment.
Les pistes d’investissement de Mirabaud
John Plassard suggère plusieurs pistes d’investissement pour tirer partie de ce phénomène: les entreprises de la rénovation, pour adapter la maison familiale ; les jeux et divertissements, pour occuper les nouveaux Tanguy ; tout ce qui tourne autour du bureau à domicile et des livraisons de repas ; et enfin l’enseignement et la formation en ligne.
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