L’Italie a conclu un accord avec l’Albanie pour y construire des centres destinés à accueillir les migrants qui arrivent par la mer sur les côtes italiennes, a annoncé lundi la présidente du Conseil, Giorgia Meloni.
La cheffe du gouvernement italien a précisé que les centres devraient ouvrir au printemps 2024 et seraient dans un premier temps en mesure d’accueillir 3.000 personnes. A terme, Rome espère y rediriger jusqu’à 36.000 migrants par an, a-t-elle ajouté.
Plus de 145.000 personnes ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre 88.000 pendant la même période l’année dernière.
Les autorités italiennes ont durci les peines de prison pour les passeurs de clandestins et ont décidé d’augmenter le nombre de centres de rétention pour y placer les migrants susceptibles d’être renvoyés en Italie.
Frattelli d’Italia, le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, les Frères d’Italie, aurait souhaité ouvrir des centres d’accueil en dehors de l’Union européenne, notamment en Afrique du Nord, mais aucun pays de cette région n’a accepté.
« Je considère qu’il s’agit d’un véritable accord européen et je tiens à dire qu’il montre qu’il est possible de travailler ensemble sur la gestion des flux migratoires », a déclaré la cheffe du gouvernement italien, qui s’exprimait à Rome au côté de son homologue albanais Edi Rama.
« Ils (les migrants) resteront dans ces centres le temps nécessaire au traitement rapide des demandes d’asile et, si nécessaire, à leur rapatriement », a-t-elle précisé.
Les mineurs, les femmes enceintes et d’autres personnes vulnérables ne seraient pas transférés en Albanie, a assuré Giorgia Meloni, qui n’a fourni que peu de précisions sur ce projet, notamment sur son coût.
S’exprimant en italien, le Premier ministre albanais Edi Rama a déclaré qu’il ressentait le devoir d’aider Rome en raison des relations particulières entre les deux pays, liées entre autres par la proximité géographique et l’histoire coloniale.
« Donner un coup de main, dans ce cas, signifie aider à gérer une situation que tout le monde considère comme difficile pour l’Italie », a-t-il déclaré.
Les principaux pays d’origine des migrants arrivés en Italie en 2023 étaient la Guinée, la Côte d’Ivoire et la Tunisie, selon les données officielles.
Le plan de Rome fait écho à une tentative du gouvernement britannique d’envoyer des milliers de demandeurs d’asile au Rwanda. Ce projet est pour le moment bloqué par la justice.