Heureux comme un diagnostiqueur immobilier… À en croire le dernier baromètre Expectra des salaires cadres, cette profession figure en effet sur le podium des métiers dont la rémunération a le plus progressé en 20024. Si les experts-comptables sont hors de portée avec un bond de 10,8% en 2024, les spécialistes du DPE et du métrage Carrez sont à un cheveu des consultants cybersécurité (+9%) avec une très belle progression de 8,7%. Si cette progression est remarquable, il faut néanmoins souligner qu’en valeur absolue, ce métier est le moins bien payé du Top 10 de ce classement. À raison de 30.690 euros brut de salaire annuel médian (une moitié de ces professionnels gagne plus, l’autre moins), on est très loin des 55.110 euros des experts-comptables ou des 48.720 euros des consultants cybersécurité.
Comment expliquer cette grosse hausse qui tire tout le secteur immobilier&construction affichant une progression globale des salaires de 4,1%? Seul le secteur «life sciences» (santé, pharmacie, biotech, etc.) fait mieux dans ce baromètre avec une progression de 4,5%. Selon le baromètre, cela tient au fait qu’actuellement «les compétences en termes de décarbonation sont très recherchées». Yannick Ainouche, PDG du groupe Ex’Im et président de la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers CDI-Fnaim confirme cette tendance et détaille les facteurs pouvant l’expliquer.
Départs à la retraite
«À l’origine, ce secteur était surtout un métier d’indépendants et ce n’est que depuis 4 ou 5 ans que la part d’entreprises se développe avec des recrutements à la clé, souligne-t-il. Par ailleurs, il faut de plus en plus de diagnostics rendus obligatoires pour sécuriser un bien, pour permettre sa location, prétendre à certaines subventions, pour son immeuble, etc.» Désormais, l’entreprise typique de diagnostic immobilier compte 5 personnes: l’une à la direction, un(e) assistant(e) et trois diagnostiqueurs. Et avec l’augmentation des besoins de recrutement, la concurrence des salaires fait son apparition. Autre élément à gérer: un effet pyramide des âges de cette profession. En effet, le métier existe déjà depuis 22 ans et sachant qu’il attirait à l’origine surtout des personnes en reconversion professionnelle, on se retrouve actuellement avec bon nombre de diagnostiqueurs «de première génération» commençant à prendre leur retraite.
«Nous sommes actuellement une vraie filière en tension, précise Yannick Ainouche, et contrairement à d’autres, la formation est longue, de 3 à 6 mois et souvent coûteuse, jusqu’à 10.000 euros. Dans près de 90% des cas, les entreprises préfèrent embaucher des profils disposant déjà d’une certification de diagnostiqueur, directement opérationnels, ce qui tire les salaires vers le haut.» Pour l’instant, la profession ne dispose pas de véritable formation initiale et la chambre des diagnostiqueurs immobiliers milite pour la création d’un BTS qui comblerait ce manque.
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