L’expert des marchés financiers Bassem Ennaifer a déclaré, dans Midi Show, ce mercredi 8 novembre, que les banques tunisiennes sont en train d’enregistrer des bénéfices, dont une grande partie provient des prêts à l’État.
« Cependant, cela ne veut pas dire que le secteur bancaire se porte bien, car il est confronté à un problème réel, celui du risque de manque de liquidités », a-t-il dit.
Il a, dans ce sens, appelé à trouver des solutions urgentes pour stopper les dettes intérieures qui ont considérablement augmenté et qui menacent le pays et chercher plutôt des alternatives, « car cela a un impact négatif sur la situation économique, étant donné que les banques sont en train de prêter à l’État au détriment du secteur privé », a-t-il souligné.
Concernant les déclarations du gouverneur de la Banque centrale devant le Parlement, Bassem Ennaïfer a expliqué que Marouane Abassi avait préconisé la vigilance, en raison de la situation financière difficile du pays qui nécessite des réformes économiques urgentes qui n’interfèrent pas avec les fonctions de la Banque centrale, afin d’éliminer les obstacles administratifs à l’investissement.
Les négociations avec le FMI
Interrogé sur les négociations avec le Fonds monétaire international, Bassem Ennaïfer a précisé que celles en lien avec le financement du budget 2024 sont pratiquement achevées.
Il a, par ailleurs, estimé que le pays est en train de payer les conséquences du non investissement des prêts qu’il a reçus, durant les cinq dernières années et qui ont été dépensés.
« Le prix a été élevé, surtout sur le plan social (…) « La Tunisie vit, depuis des années, au-dessus de ses potentiels et le Coronavirus ainsi que la guerre russo-ukrainienne ont précipité la crise, en plus de l’orientation politique choisie par le pays et de son discours incohérent avec les positions et les discours des grandes puissances », a-t-il précisé.