Après avoir fait sa rentrée politique ce week-end, le président contesté des Républicains considère auprès de Paris-Match avoir «été fidèle à (ses) convictions alors que d’autres se sont alliés avec Emmanuel Macron et la gauche».
Sa décision avait provoqué une crise ouverte au sein des Républicains. Deux mois et demi après avoir annoncé, envers et contre tous, une alliance électorale avec le Rassemblement national (RN), en vue des législatives, Éric Ciotti persiste et signe. Le député «À droite» a beau s’être mis à dos l’extrême majorité des cadres LR, qui avaient saisi la justice pour le démettre de sa fonction de président de parti, il ne «regrette rien». «Pas une seconde», insiste-t-il dans une interview donnée lundi à Paris-Match . Celui qui a fait sa rentrée politique ce week-end dans les Alpes-Maritimes considère même avoir été un «précurseur» en vue des prochaines échéances électorales.
Alors que l’accord passé avec Jordan Bardella visait à accélérer «l’union des droites», dans l’optique de porter le patron du RN au pouvoir, les retombées de l’opération ont finalement été très modestes : le parti à la flamme et son nouveau partenaire n’ont décroché que 142 députés, loin derrière le bloc central (163) et la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (193). Qu’importe cette contre-performance, le chef contesté des LR s’enorgueillit d’être resté «fidèle à (ses) convictions alors que d’autres se sont alliés avec Emmanuel Macron et la gauche.» Et de dénoncer les désistements massifs dans l’entre-deux tours, qui auraient «conduit au chaos institutionnel» : «32 députés sortants LR se sont retrouvés sans candidat macroniste face à eux. Le spectacle donné par ces législatives anticipées est contre-nature.»
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Une charge qui masque de fait un changement de pied majeur. Tenant, lors de son élection à la tête des Républicains il y a bientôt deux ans, d’une ligne indépendante à l’égard du macronisme et du RN jusqu’à la prochaine présidentielle, Éric Ciotti a opéré un tournant à la vue du score de François-Xavier Bellamy aux européennes (7,2%). Dont la soirée électorale du 9 juin a basculé avec l’annonce surprise de la dissolution. «Nous étions trop faibles (…) Pour rebondir, il aurait fallu faire 10%. On pouvait maintenir ce scénario jusqu’en 2027, mais pas avant, pas pour des législatives anticipées», retrace-t-il.
Une «tempête violente»
Si le président du groupe «À droite» à l’Assemblée nationale a osé franchir le Rubicon, c’est qu’il a vu ses adversaires de gauche faire de même au sein du NFP en un temps record. «Je ne pouvais pas ne pas me tourner vers Jordan Bardella et le RN», affirme-t-il. Reconnaissant que l’accord avec le parti nationaliste «s’est nécessairement noué dans la hâte», le fondateur de l’«Union des droites pour la République» (UDR) juge son camp «ne pouvait pas tergiverser».
Or, cette entente a soulevé une bronca immédiate dans son camp, et au-delà. Certes, Éric Ciotti prétend qu’il «connaissait par avance la réponse» négative de ses camarades. Mais concède avec le recul avoir été surpris par une «tempête de cette violence». «D’autant que l’immense majorité des militants est avec moi et qu’une quinzaine de députés étaient prêts à me suivre, fait valoir le parlementaire. Certains d’entre eux, aujourd’hui battus, me disent regretter.»
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