À Cannes, un bar facture 120 000 euros une sangria à base de Petrus

«La stupidité à son paroxysme». Voilà sans doute l’un des commentaires les plus modérés – et correctement formulés – que l’on peut voir apparaître sous une vidéo comptabilisant plusieurs dizaines de milliers de vues dès sa publication sur les réseaux. En cause, la captation d’un groupe de vacanciers en polos marine et chemisettes à manches courtes, l’audace en habit, Rolex au poignet et jovialité palpable, en train de verser des bouteilles de Petrus dans un saladier qui n’en demandait pas tant, afin de composer ce qui devait initialement s’apparenter à une innocente sangria. Un mélange noyé dans une mare de glaçons, que l’établissement perché sur la petite île de Sainte-Marguerite aura décidé de facturer la bagatelle de 120 000 euros.

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Pour tout amateur de bordeaux prêt à dépenser respectivement 3800 et 3200 euros afin d’espérer devenir l’heureux dépositaire des millésimes 2006 et 2011 sacrifiés ce soir-là, nul doute que le visionnage a dû être aussi douloureux que de marcher sur un Lego. Pour les autres, et notamment les cinéphiles patentés, la scène n’est pas sans rappeler l’une de celles que l’on peut apercevoir dans Barbecue, film d’Eric Lavaine sorti en 2014, dans lequel on peut apercevoir un Guillaume de Tonquédec sortant de ses gonds en apprenant qu’une bouteille de Petrus a dramatiquement fini en fond de cocktail. Fidèle à sa ligne, le château n’a pas souhaité ébruiter l’affaire, se contentant de garder le silence sur un esclandre cannois qui pourrait bien servir la stratégie anti-marketing qu’il défend depuis ses origines… et inspirer d’autres douteux sacrilèges.