Arrêté le 3 septembre dernier, le journaliste Khelifa Guesmi a entamé aujourd’hui, mercredi 25 octobre 2023, une grève de la faim « sauvage » pour protester contre ses conditions de détention et exiger l’accélération de son procès.
C’est ce qu’a annoncé, aujourd’hui le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) dans un communiqué, exhortant la Cour de cassation à désigner une audience pour statuer sur son dossier et le ministère de la Justice à « diligenter une enquête sur les excès et les pratiques de harcèlement visant le journaliste et à lui garantir des conditions de détention décentes ».
Selon le SNJT, « Khelifa Guesmi séjourne dans une cellule de détention surpeuplée qui ne répond pas aux conditions minima de dignité humaine depuis son placement à la prison de Mornaguia le 4 septembre dernier ».
« Le journaliste Guesmi a été placé avec un groupe de personnes détenues sur fond de crimes terroristes et a été traité ainsi en tant que terroriste et non en sa qualité de journaliste, dénonçant à ce titre les restrictions apportées à l’exercice de son droit à des visites hebdomadaires », ajoute le SNJT.
Le SNJT réitère également « son refus catégorique de traduire en justice des journalistes sur la base du décret-loi n°54.
Il était en état de liberté dans l’attente de l’audience et du verdict de la cour de cassation dans l’affaire du démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan, et était sous le coup d’une condamnation à 5 ans de prison.
Condamné, dans un premier temps à un an de prison pour avoir refusé de révéler ses sources, sur fond de la publication d’une information sur le démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan, Khelifa Guesmi avait écopé d’une peine de cinq ans de prison, le 16 mai dernier.
Il est accusé d’avoir « divulgué intentionnellement l’une des informations relatives aux opérations d’interception, d’infiltration, de surveillance audiovisuelle ou des données qui y sont collectées ».